Syndicat IDÉES-ESR syndicat Intercatégoriel, DÉmocratique, Egalitaire et Solidaire de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

TOUS ENSEMBLE DÈS LE 10 SEPTEMBRE

Le gouvernement annonce un projet de Budget 2026 visant à réduire les dépenses publiques, notamment :

  • « année blanche » pour les prestations sociales,
  • gel du point d’indice pour les agents publics,
  • désindexation des pensions,
  • baisse des remboursements des soins (doublement des franchises médicales, restrictions sur la prise en charge des affections de longue durée et sur l’accès à l’AME),
  • nouvelles restrictions des droits à la protection contre le chômage.

Dans la foulée, histoire de jeter de l’huile sur le feu et de se ménager des « points de négociation », l’actuel premier ministre « propose » d’augmenter le temps de travail en supprimant deux jours fériés, tandis que le MEDEF demande la suppression de 1,5 millions de postes de fonctionnaires.

Ce budget 2026 promet de tailler encore plus drastiquement que les années précédentes dans la protection sociale et les services publics, alors que la pauvreté explose, et que l’École, l’Université, l’Hôpital, les collectivités locales, etc, sont à l’os après plusieurs décennies de restrictions budgétaires, associées à une brutalisation du management.

Mais ce qui creuse les déficits publics depuis des années, c’est avant tout la politique de baisse d’impôts et de cotisations sociales accordées aux entreprises et à leurs actionnaires : CICE, « flat tax » sur les dividendes, « politique de l’offre » macronienne, etc. Ainsi, un rapport du Sénat chiffre les aides annuelles aux entreprises à 211 milliards d’euros par an, alors que ces aides n’ont jamais permis de préserver des emplois pérennes et utiles… et que le « ruissellement » annoncé se fait toujours désirer. De plus, l’Etat dépense sans compter pour soutenir toujours plus l’industrie d’armement, et fonce tête baissée, à coups d’investissements publics, à la poursuite des mirages de « l’innovation » : « intelligence artificielle », transition vers le « tout-électrique », etc.

Dans notre secteur de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), les aides massives aux entreprises passent principalement par le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), pendant que les universités et organismes de recherche peinent à fonctionner, faute de financements et d’ouvertures de postes. Ce sont immanquablement les conditions de travail et d’études qui servent alors de variables d’ajustement :

  • fermetures de formations, entraînant la rupture de cursus pour les étudiants
  • amphis et salles de TD « surbookés »
  • calendriers et maquettes d’enseignement conçus pour gérer la pénurie d’enseignants
  • dysfonctionnements informatiques et vulnérabilité aux attaques de hackers
  • services techniques et administratifs sous-dotés en personnel, réorganisations incessantes et maltraitance hiérarchique
  • perspectives bouchées pour la progression des carrières
  • locaux vétustes
  • recours massif aux prestataires privés pour réduire les « coûts salariaux »
  • concentration des financements de recherche sur les secteurs prétendument « de pointe » , et abandon assumé des autres secteurs

Le gaspillage des budgets locaux pour financer des « incubateurs » et autres Grands Projets Inutiles est d’autant plus scandaleux. Au fond, la classe dirigeante, obsédée par la croissance et l’accumulation des profits, se désintéresse des missions fondamentales de l’ESR, qui sont de conserver, transmettre et développer les connaissances. Les mesures prévues pour le budget 2026 ne feraient qu’aggraver la tendance : faisons notre possible pour les contrer !

Au-delà de notre secteur, le mécontentement est largement partagé, et pendant l’été des collectifs locaux se sont formés ou réactivés, appelant aux grèves, blocages et autres actions locales à partir du 10 septembre. Si ce début de mouvement social peut sembler divers et hétérogène, il traduit une volonté légitime de renouveler les formes d’action, pour dépasser la stratégie des journées « perlées », qui a encore démontré son inefficacité pour défendre les retraites en 2023. Conscient qu’il n’y a aucune fatalité à toutes les mesures qu’on veut nous imposer, il traduit la volonté de s’y opposer et de construire une autre société.

Le syndicat IDÉES-ESR appelle à participer dès le 10 septembre aux initiatives tendant à s’opposer aux mesures d’austérité. Nous encourageons à la mobilisation (AG, grèves, blocages et autres actions locales) sur le lieu de travail et/ou le lieu de vie, selon les moyens et le rythme que sauront trouver les participants, et sans attentisme vis-à-vis de l’agenda politicien/institutionnel.

Syndicat IDÉES-ESR

Septembre 2025